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Louis de Boullogne II, dit
Boullogne fils, né en
1657 à
Paris où il est mort le
2 novembre 1733 , est un
peintre français.
Fils du peintre Louis Boullogne I et frère de Bon Boullogne, son père, qui craignait la rivalité entre les deux frères, s’opposa d’abord à ce qu’il soit peintre, mais la vocation l’emporta, et tous les soirs Louis traversait Paris pour aller avec Bon dessiner à l’Académie. À dix-huit ans, il obtint le grand prix de peinture et partit pour Rome en 1676, au moment où son frère en revenait. Il y exécuta les copies de l’École d’Athènes, de la Dispute du Saint Sacrement et de plusieurs autres oeuvres de Raphaël, d’après lesquelles les Gobelins firent différentes tentures de tapisserie pour le roi.
En 1680, passant par la Lombardie et Venise, il revint à Paris, et y acquit bientôt une grande réputation. En 1681, il fut reçu membre de l’Académie : son tableau de réception représente Auguste faisant fermer te temple de Janus, après la bataille d’Actium. Il eut, dès lors, une immense réputation. En 1722, il fut choisi pour dessiner les médailles et les devises de l’Académie des inscriptions, avec une nouvelle pension de mille livres et l’ordre de Saint-Michel. En 1723, il fut nommé recteur de l’Académie ; en 1724, premier peintre du roi, avec lettres de noblesse pour lui et sa postérité et, en 1725, directeur de l’Académie, fonctions qu’il remplit jusqu’à sa mort. Louis Boullogne fut inhumé à Saint-Eustache, sa paroisse. Il laissa une immense fortune aux quatre enfants qu’il eut de son mariage avec Marguerite Bacquet, qu’il avait épousée le 3 février 1688 , deux fils, dont l’ainé fut conseiller au Parlement de Metz, puis Conseiller d'État et intendant des finances et ordres du roi, le plus jeune receveur général des finances de Tours et deux filles, dont l’une fut mariée à Jean-Pierre Richarol, receveur général des finances, et l’autre se fit religieuse.
Ses élèves sont : Cornical, Galloche, Courtin. Fort assidu à l’Académie, Louis de Boullogne soutenait les élèves de ses leçons et de sa protection. Il était l’ennemi acharné des pochades et des bambochades, prétendant que seuls les gens très habiles et d’un gout tout à fait formé peuvent se les permettre.
Louis Boullogne montrait, en général, dans ses compositions une grande entente de la mise en scène, une touche ferme, un dessin correct, un beau coloris ; ses têtes sont d’un grand caractère et d’une belle expression, et il sut approprier son talent aux tableaux de chevalet, aussi bien qu’aux grandes machines. Ses dessins sont à la pierre noire, relevée de blanc, sur du papier bleu ou gris, avec quelques hachures légères ; dans quelques-uns les traits sont fort arrêtés et les ombres estompées.
Louis Boullogne a peint à Paris, pour Notre-Dame, deux tableaux : le Centenier et la Samaritaine ; dans le choeur, la Purification et la Fuite en Égypte ; aux Invalides, une chapelle représentant la Vie de saint Augustin en six tableaux ; plus, la coupole ; dans les embrasures des fenêtres du sanctuaire, des Concerts d’Anges ; aux Chartreux, l’Hermoroïsse ; aux Religieuses de la Conception, Sainte Geneviève ; aux Petits-Pères, dans le réfectoire, la Vierge, saint Jean ; le Baptême de saint Augustin, son Ordination ; à l’hôtel de ville, Louis XIV accordant des lettres de noblesse à la ville ; à Versailles, toute la chapelle de la Vierge et six apôtres ; dans les appartements, Apollon et la fille de Glaucus, deux Muses, Jupiter en taureau, l’enlèvement d’Europe ; dans le grand salon de Marly, Cérès et ses enfants, Vénus et Adonis, Vénus et l’Hymen ; à Trianon, Apollon et Hyacinthe ; à la Ménagerie, deux ovales, Vénus faisant forger les armes d’Énée, Vénus donnant des armes à Énée ; à Meudon, deux ovales, Abigail devant David, la Reine de Saba ; à Fontainebleau, dans le salon des réformés, Flore et Zéphyre, Minerve et le buste de François Ier. Boullogne a peint, en outre, plusieurs plafonds dans différentes maisons de Paris. Il a gravé lui-même six sujets de sainteté, et une Charité romaine.
Dupuis, Poilly, Desplaces, Dupuis, Drevet le fils, Baudet, etc., ont reproduit ses oeuvres par la gravure. C’est le grand-père du Dessinateur, l’abbé de Saint-Non.
Références
- Amédée Caix de Saint-Aymour, Les Boullongne : une famille d’artistes et de financiers aux XVIIe et XVIIIe siècles, Ed. Henri Laurens, Paris, 1919.
- Antoine Schnapper, Hélène Guicharnaud, Louis de Boullogne, 1654-1733, « Cahiers du dessin français » - n° 2, Ed. Galerie de Bayser, Paris, s. d., ISBN 2205 672-00 6.
Source
- Ferdinand Hoefer, Nouvelle Biographie générale, t. 7, Paris, Firmin-Didot, 1857, p. 13-4.
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